Ochlophobie, ou la peur des foules

Votre engagement dans ce processus est essentiel, et je suis là pour vous accompagner à chaque étape. Ensemble, nous travaillerons à comprendre et à surmonter votre phobie de la foule, en tenant compte de votre rythme et de vos besoins uniques.

Définition de l’ochlophobie – Qu’est ce que la peur des foules ?

Etymoliquement le terme de claustrophobie vient du grec óchlos  « la foule », et phóbos, « peur ». L’oclophobie est la peur intense de la foule.

La peur des foules ou de l’ochlophobie est connue sous différents noms tels que enochlophobie et démophobie. Comme son nom l’indique, cette phobie est une peur irrationnelle des grandes foules et des rassemblements de personnes. l’ochlophobie est étroitement liée à l’agoraphobie, c’est l’une des peurs les plus importantes aujourd’hui, une variété de phobies sociales.

Beaucoup de personnes ressentent un stress ou une angoisse lors de rassemblement trop important. Pour autant pour certaines personnes aller au cinéma, dans un magasin ou même à l’école peut être problématique.
Bien sûr, il est judicieux pour nous tous d’éviter certains types de foule. Les émeutiers ne sont pas une compagnie confortable, pas plus que les fans de l’équipe de football vaincue après le match. Mais pourquoi craindre que le supermarché quand il est encombré? Pourquoi redouter d’aller aux concerts ?

Prévalence

Si vous avez peur des grandes foules, vous êtes parmi tant d’autres:

Le Dr Signe Dayhoff, dans une interview de Psychology Today , a déclaré que près de 20 millions de personnes, aux états-unis, à un moment donné souffrent d’une forme d’anxiété sociale.
L’Institut national de la santé mentale (NIMH) rapporte que sur une période donnée de 12 mois, 6,8% des adultes américains souffrent de phobies sociales telles que l’ochlophobie.
Le NIMH indique également que l’âge moyen d’apparition est de 13 ans.

La prévalence de l’ochlophobie au cours de la vie serait de l’ordre de 3%. Pour autant, cette phobie sociale a tendance à croitre avec l’age, les personnes âgées sont moins à même de pouvoir se déplacer, se défendre, maissant plus de place à ce type d’angoisses.

Ochlophobie, quels sont les symptômes ?

Les symptômes de l’ochlophobie ressemblent beaucoup aux symptômes d’autres troubles anxieux. Ils tombent généralement sous trois catégories: votre réaction corporelle (physique), vos pensées (cognitives), et votre évasion ou de l’ évasion (comportements).

Symptômes physiques courants de l’ochlophobie : tremblement, essoufflement, rythme cardiaque augmenté, la nausée, vomissement, palpitations cardiaques, sensation d’étouffement, tension musculaire, pupilles dilatées, transpiration, mal de crâne, douleur d’estomac, vertiges, tremblements, évanouissement, crise de panique

Symptômes cognitifs courants de l’ochlophobie : se sentir brumeux, dépersonnalisation, pensées négatives, se sentir désespéré, se sentir énervé

Symptômes comportementaux courants de l’ochlophobie : pleurs, s’accrocher à quelqu’un, échapper à la situation, éviter les situations (p. ex., église, concert, centre commercial)

Les causes de l’ochlophobie

L’ochlophobie, ou la peur des foules, est une condition complexe qui peut résulter de plusieurs facteurs interdépendants. Pour comprendre ses origines, il est crucial d’examiner à la fois les aspects psychologiques, biologiques, et environnementaux.

Expérience traumatique

Une des causes les plus courantes de l’ochlophobie est une expérience traumatique antérieure. Les individus ayant vécu des situations effrayantes ou oppressantes dans des foules, comme être pris dans une bousculade ou vivre une attaque de panique, peuvent développer une peur persistante des situations similaires. Ces expériences traumatisantes peuvent laisser une empreinte profonde dans la mémoire et déclencher des réponses de peur automatiques face à des stimuli associés.

Pré-disposition biologique et génétique

Sur le plan biologique, certains individus peuvent avoir une prédisposition génétique ou neurologique à l’anxiété et aux phobies. Des études ont montré que des différences dans le fonctionnement de certaines structures cérébrales, comme l’amygdale, peuvent rendre une personne plus susceptible de développer des réactions phobiques. De plus, des déséquilibres dans les neurotransmetteurs, tels que la sérotonine, peuvent influencer la manière dont l’anxiété est régulée dans le cerveau.

Influences Environnementales

Les influences environnementales, y compris l’éducation et les expériences de vie, jouent également un rôle clé. Par exemple, les enfants qui observent des parents ou des figures d’autorité réagir avec peur ou anxiété dans les foules peuvent internaliser ces réactions. Pour certains d’entre nous, l’éducation à pu consister en une longue et interminable série de « il y a beaucoup de monde », « fais attention », « quelle cohue », « surveilles tes poches et ton sac ». A force de répétition notre cerveau aura enregistrer un lien de cause à effet, nous amenant parfois à considérer la foule comme objet phobique.

Pour d’autre encore, des répétitions moins heureuse encore, comme « si tu n’es pas sage je te laisse au milieu de tout le monde », « tu es nul », « tu n’as pas de chance », finissent par créer un déficit d’image, qui peut également être à l’origine de comportement phobique.

De même, un manque d’exposition à des situations variées durant l’enfance peut entraver le développement de stratégies d’adaptation efficaces pour gérer l’anxiété dans les foules à l’âge adulte.

Enfin et sans être exhaustif, La télévision et les actualité relatent régulièrement des images de violences lors de manifestations, après des grand événements sportifs et ces expositions répétées peuvent être à l’origine d’un apprentissage à propos des comportement des foules.

En conclusion, l’ochlophobie est le résultat d’un mélange complexe de facteurs psychologiques, biologiques, environnementaux, sociaux et culturels.

Diagnostiquer l’ochlophobie

Je ne suis ni médecin, ni psychologue, ni psychiatre, et les informations que je fournis sont à titre indicatif uniquement. Je ne réalise aucun diagnostic. Cependant, pour vous informer, voici une vue d’ensemble des critères généraux utilisés dans les systèmes de classification comme le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) et le CIM (Classification Internationale des Maladies) qui pourraient être pertinents pour diagnostiquer l’ochlophobie, ou la peur des foules.

Critères DSM pour les Phobies Spécifiques: L’ochlophobie serait classée comme une phobie spécifique dans le DSM. Les critères pour une phobie spécifique incluent:

1. Peur ou anxiété marquée et persistante concernant un objet ou une situation spécifique (dans le cas de l’ochlophobie, il s’agirait de foules ou d’espaces bondés).
2. Exposition directe à l’objet ou à la situation phobique déclenche presque invariablement une réponse immédiate de peur ou d’anxiété.
3. Évitement actif ou endurance avec peur intense ou anxiété de l’objet ou de la situation phobique.
4. La peur ou l’anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel posé par l’objet ou la situation spécifique et par rapport au contexte socioculturel.
5. La peur, l’anxiété ou l’évitement est persistant, typiquement durant six mois ou plus.
6. La peur, l’anxiété ou l’évitement provoque une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

Critères CIM pour les Troubles Phobiques: Dans le système de classification CIM, l’ochlophobie serait également considérée comme un trouble phobique spécifique. Bien que les critères soient similaires au DSM, le CIM met davantage l’accent sur l’aspect d’évitement et sur l’impact du trouble sur la vie quotidienne de l’individu.

L’hypnose dans le champs de la régulation émotionnelle en lien avec l’ochlophobie

L’ochlophobie, ou la peur des foules, peut être particulièrement invalidante car elle interfère avec de nombreuses activités sociales et professionnelles. L’hypnose peut être une approche thérapeutique pertinente pour traiter cette phobie spécifique grâce à ses techniques de désensibilisation et de renforcement de l’état de ressource.

Techniques de désensibilisation appliquées à l’ochlophobie

Dans le cas de l’ochlophobie, la désensibilisation sous hypnose vise à diminuer progressivement l’anxiété ressentie lors de l’exposition à une foule. Par une relaxation profonde et une imagerie guidée, le patient est amené à visualiser calmement une scène où il se trouve dans une foule, commençant par des situations moins stressantes et montant graduellement en intensité. L’état hypnotique facilite une expérience immersive sans la réaction de panique habituelle. Ainsi, le cerveau apprend à ne plus associer les foules avec une menace immédiate, réduisant la réaction phobique.

Renforcement de l’état de ressource pour l’ochlophobie

Pour les personnes souffrant d’ochlophobie, il est également crucial de renforcer les états internes de calme et de sécurité. Sous hypnose, des suggestions sont données pour aider le patient à évoquer et à ressentir des états émotionnels positifs tels que la tranquillité ou la confiance en soi. Ces états sont incompatibles avec l’anxiété et peuvent être convoqués mentalement par le patient lorsqu’il se retrouve confronté à une situation anxiogène, comme être au milieu d’une foule. En renforçant ces états, le patient peut être mieux préparé à gérer sa réaction émotionnelle lors d’une exposition réelle.

L’hypnose dans la résolution des conflits internes

Dans le contexte de l’ochlophobie (la peur des foules), les thérapies psychodynamiques (Internal family system, voice dialog, psychosynthèse…) peuvent effectivement révéler et travailler sur des conflits internes profonds. Ces conflits peuvent souvent se manifester sous forme de dualité dans le vécu de l’individu, où une partie de lui-même ressent une peur intense à l’idée d’être dans des espaces surpeuplés, tandis qu’une autre partie se trouve ridicule ou honteuse de cette peur.

Exploration de l’inconscient dans l’ochlophobie

Dans le cadre de l’ochlophobie, l’exploration psychodynamique pourrait révéler que la peur des foules est liée à des expériences passées ou à des conflits internes refoulés. Par exemple, cette peur pourrait être ancrée dans des expériences d’enfance où l’individu s’est senti perdu ou submergé dans un grand groupe, ou elle pourrait symboliser une peur plus profonde de la perte de contrôle ou de l’engulfement. Les rêves et les associations libres durant les séances thérapeutiques peuvent aider à accéder à ces souvenirs inconscients et à les comprendre dans un cadre sécurisé.

Résolution des conflits internes et dualité dans l’ochlophobie

L’individu souffrant d’ochlophobie peut éprouver un conflit interne où une partie de lui-même désire s’engager socialement et participer à des événements de groupe, tandis qu’une autre partie est paralysée par la peur. Cette dualité peut créer une tension interne significative et être source de honte ou de frustration. Le travail thérapeutique vise à reconnaître et à valider les deux aspects de ce conflit. En comprenant l’origine de la peur et en l’intégrant dans une perspective plus large de la personnalité, le patient peut commencer à résoudre ce conflit interne. Cela peut impliquer de travailler sur l’acceptation de la peur tout en développant des stratégies pour gérer la honte ou la frustration associée.

Dans le cadre d’une relation d’aide et de confiance, la personne peut explorer ces sentiments contradictoires en toute sécurité et apprendre à intégrer les différents aspects de son expérience. Ce processus peut conduire à une compréhension plus profonde de soi et à une réduction de l’anxiété liée aux foules, permettant à l’individu de se sentir plus libre et moins entravé par l’ochlophobie.

Pleine conscience et processus hypnotique pour mieux appréhender les foules

La pleine conscience et la méditation peuvent être des outils précieux pour gérer la peur intense des foules. Couplé quelquefois avec des technique dites “hypno-imaginative”, ces pratiques peuvent s’avérer précieuse pour la personne ochlophobe.

Pleine conscience et méditation dans le contexte de l’ochlophobie

La pleine conscience aide les individus souffrant d’ochlophobie à rester ancrés dans le moment présent, réduisant ainsi la tendance à anticiper négativement ou à s’imaginer dans des scénarios angoissants liés aux foules. En pratiquant la pleine conscience, ces personnes peuvent apprendre à observer leurs pensées et sensations de peur sans s’y engager ou les amplifier. Cela aide à briser le cycle de l’anxiété anticipatoire souvent associé à l’ochlophobie.

Pratiques quotidiennes adaptées à l’ochlophobie

Des exercices de pleine conscience peuvent être intégrés dans la routine quotidienne pour préparer l’individu à affronter des situations potentiellement stressantes impliquant des foules. Cela peut inclure des exercices de respiration consciente avant d’entrer dans des espaces publics, ou des pratiques de pleine conscience durant des activités comme se déplacer dans des lieux fréquentés, afin de rester calme et centré.

Réduction de l’hyper-réactivité émotionnelle face aux foules

La pratique régulière de la méditation et de la pleine conscience peut aider les personnes souffrant d’ochlophobie à moduler leur réponse émotionnelle lorsqu’elles sont exposées à des foules. Cela peut se manifester par une diminution de l’activité de l’amygdale et un renforcement des régions du cerveau liées à la gestion de l’attention et de l’émotion. En apprenant à rester présents et conscients de leur environnement sans paniquer, les individus peuvent graduellement réduire leur réponse phobique aux foules.

Les drames

Le 3 décembre 1979 a marqué une période tragique de l’histoire de la musique. Plus de 8000 personnes se sont rassemblées autour d’une salle de concert à Cincinnati, attendant dans une foule d’être les premiers à se rendre aussi près que possible de la scène pour le concert de The Who. Quand le groupe a commencé leur sound check, les gens du fond de la foule ont pensé que le concert avait commencé et ont commencé à avancer. Des vagues et des vagues de gens ont bondi en avant, immobiles. La salle n’a pas ouvert leurs portes et 11 personnes sont mortes ce jour-là parce qu’elles ont été piétinées, ou ne pouvaient plus respirer et asphyxiées dans la foule.

En 1989, une tragédie s’est produite en Angleterre lors d’un match de tournoi entre Liverpool et Nottingham Forest. Des foules de gens ont fait irruption dans les gradins, causant la mort de 95 personnes par suffocation ou piétinement. 180 autres ont été gravement blessés sous les yeux du monde, impuissants. Le match a été suspendu après 6 minutes et ne s’est jamais terminé. Il s’agit de l’un des incidents les plus importants de décès de piétons en raison de l’afflux de foule.