La peur d’arrêter de fumer

Le sentiment de peur du fumeur

Voyons d’abord à quoi fait généralement référence le sentiment de peur. On peut dire que la peur est une émotion caractérisée par une réaction intense et désagréable à un danger perçu, présent ou futur, réel ou fruit de son imagination. C’est une émotion fondamentale que nous pouvons observer chez les animaux et les humains.

La peur répond à des menaces ou situations de danger physique ou psychologique qui nous font entrer dans un état émotionnel spécifique, souvent accompagné de réactions physiologiques: frissons, sueurs, douleurs d’estomac, accélération du pouls.

Les témoignages de fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer montrent que ce sentiment de peur les submerge et ralentit le processus d’arrêt. Les raisons de ce sentiment peuvent être les suivantes:

• Peur du Sevrage et des Symptômes Physiques : Beaucoup redoutent les symptômes du sevrage, tels que l’irritabilité, l’insomnie, l’augmentation de l’appétit, et les envies intenses de nicotine. La crainte de ne pas pouvoir gérer ces symptômes peut être un obstacle majeur.
• Peur de l’Échec : La crainte de ne pas réussir à arrêter définitivement peut décourager certains fumeurs. Cette peur peut être exacerbée par des tentatives antérieures infructueuses.
• Peur de Prendre du Poids : Beaucoup craignent de prendre du poids après avoir arrêté de fumer, car le tabagisme peut supprimer l’appétit et le métabolisme peut ralentir sans la nicotine.
• Peur des Changements dans les Relations Sociales : Fumer est souvent une activité sociale. Certains fumeurs craignent que leurs relations avec d’autres fumeurs changent ou qu’ils se retrouvent exclus de certains groupes sociaux.
• Peur de Perdre un Mécanisme de Gestion du Stress : Pour beaucoup, fumer est un moyen de gérer le stress. La perspective de ne pas avoir de cigarettes pour faire face au stress quotidien peut être intimidante.
• Peur de l’Identité Perdue : Pour certains fumeurs, fumer fait partie intégrante de leur identité. L’idée d’arrêter peut susciter une crainte quant à la façon dont cela changera leur image de soi.
• Peur de l’Ennui : Fumer est souvent une pause ou une distraction. Certains craignent de s’ennuyer ou de ne pas trouver d’alternatives satisfaisantes pour remplir ces moments.
• Peur des Effets à Long Terme sur la Santé : Ironiquement, certains fumeurs craignent d’arrêter parce qu’ils s’inquiètent des dommages déjà causés à leur santé et se demandent si cela vaut la peine d’arrêter après tant d’années

Il existe de nombreuses craintes qui surgissent lorsque l’on envisage de cesser de fumer. Comprendre et aborder ces peurs est une étape importante dans le processus d’arrêt du tabac. Si, en réalité, elles ne sont souvent qu’une excuse, ces sentiments sont réels et doivent être pris en compte car ils sont à la fois les résultats et les symptômes d’une dépendance psychologique et physique. C’est pourquoi ils peuvent constituer un véritable obstacle à l’arrêt du tabac.

Soyons clairs, il est bien normal de rencontrer des peurs au moment de prendre la décision d’arrêter de fumer, ceux d’autant que tout le monde vous répète à l’envie que d’arrêter de fumer est difficile, que les rechutes sont inévitables, que la sensation de manque est très difficile à gérer…  et vous avez déjà lu, vu ou entendu ce type de message des centaine de fois, des milliers de fois peut-être…

Oubliez les programmes qui garantissent des résultats en deux jours. Il n’y a pas de pilule magique ou de pratique magique. Certains programmes d’accompagnement à l’arrêt du tabac avec l’hypnose peuvent en revanche être un atout avec l’hypnose, la méditation, certaines TCC.

Peur de prendre du poids après avoir cesser de fumer

S’il est vrai que les fumeurs dépensent un peu plus d’énergie que les non fumeurs, il est effectivement possible que le fait d’arrêter de fumer puisse vous faire prendre quelques kilos. A titre d’exemple, c’est 1 kilos pour un individu de 70 kilos.

Ceux qui prennent du poids de façon disproportionnée sont ceux qui gère leur arrêt du tabac dans de mauvaises conditions et qui finisse par créer ce que certains nomment un glissement de symptôme, c’est à dire que la personne répond par une surabondance de nourriture plutôt que de fumer.

C’est la raison pour laquelle, se connaitre, trouver des réponses adaptées aux besoins que couvre la cigarette est un élément important afin que le changement puisse se faire de façon écologique pour la personne. Dès lors, une très légère activité physique va lui permettre de trouver beaucoup plus facilement un équilibre.

Il faut savoir que l’activité physique (environ 30 minutes par jour) va avoir un impact positif sur son rapport aux émotions, va améliorer sa gestion du stress et sera un atout de poids dans l’arrêt du tabac.

J’ai peur d’être stressé

Les gens fument parce que lorsqu’ils se sentent anxieux et stressés , le stimulus produit par la libération d’adrénaline de la nicotine dans le corps les aide soi-disant à calmer leur anxiété, c’est-à-dire à se débarrasser de la sensation intense d’angoisse, de peur, de manque de contrôle qu’ils ressentent dans une situation qui est pour eux très stressante.

Cependant, en réalité, le tabac n’aide pas à calmer l’anxiété, bien au contraire, et comme certaines études scientifiques l’ont déjà montré, le tabagisme entraîne une augmentation de l’anxiété et ce n’est que lorsque les gens arrêtent de fumer qu’il diminue vraiment en eux. ce sentiment.

« Aussi il est évident que le meilleur axe pour arrêter de fumer, est de travailler en parallèle de tout accompagnement la gestion de votre propre stress. Si cela ne fait pas tout c’est un impératif pour la plupart des personnes que nous accompagnons. »

La substance responsable de notre dépendance aux cigarettes est la nicotine . Il s’agit d’un composé alcaloïde capable de générer une dépendance . Il atteint le cerveau dans les 10 secondes suivant son inhalation, et une fois qu’il commence à stimuler la production de dopamine . À mesure que le corps s’habitue à certaines doses, celles-ci sont de plus en plus insuffisantes, de sorte que la personne a besoin de consommer plus pour obtenir les mêmes effets.

Mais s’il est naturel de se sentir un peu énervé lorsque vous arrêtez de fumer, la chose importante à retenir est que cet effet secondaire est généralement de courte durée. « La bonne nouvelle est que le corps s’ajuste rapidement sans ses doses de nicotine dans le cerveau régulières, de sorte que les sentiments de sevrage sont temporaires et disparaissent souvent quelques jours après l’arrêt du tabac. »

La peur comme facteur de motivation pour arrêter de fumer

Si le fait de faire peur aux fumeurs fonctionnait, cela fait longtemps que plus une seule personne ne fumerait. Les messages des campagne d’arrêt du tabac ne fonctionne pas.

En effet, selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), en 2021, environ 11,5% des adultes aux États-Unis, âgés de 18 ans ou plus, fumaient des cigarettes, ce qui représente environ 28,3 millions d’adultes

Ces taux de prévalence pour la population générale sont sensiblement inférieurs à ceux rapportés pour les médecins, selon la méta-analyse citée précédemment, qui indiquait une prévalence d’environ 21% chez les médecins​​. Cela peut indiquer que dans certains domaines médicaux, ou à certaines époques, la prévalence du tabagisme parmi les médecins a pu être plus élevée que celle de la population générale.(voir)

L’étude intitulée “Antismoking Threat and Efficacy Appeals: Effects on Smoking Cessation Intentions for Smokers with Low and High Readiness to Quit” a examiné les effets de différents types de messages menaçants et efficaces sur les intentions d’arrêt du tabac chez les fumeurs.

montrant que les messages qui combinent une menace (les risques du tabagisme) et une efficacité (la possibilité et les moyens d’arrêter) ont un impact positif sur l’intention de chercher de l’aide pour arrêter de fumer. Chez les fumeurs peu prêts à arrêter, les messages doivent être à la fois menaçants et efficaces pour influencer leur intention d’arrêter. En revanche, pour ceux qui sont déjà fortement prêts à arrêter, les messages axés sur l’efficacité (comment arrêter efficacement) sont les plus influents. (voir)