Aérophobie, la peur de l’avion

Votre engagement dans ce processus est essentiel, et je suis là pour vous accompagner à chaque étape. Ensemble, nous travaillerons à comprendre et à surmonter votre phobie de l’avion, en tenant compte de votre rythme et de vos besoins uniques.

Définition de l’aérophobie – qu’est ce que la peur de l’avion ?

Le terme aérophobie du grec aêr signifiant « air », et de phóbos, « peur ».

L’aérophobie est la peur irrationnelle de prendre l’avion ou de voler. Les personnes souffrant de cette maladie trouveront extrêmement difficile de voyager par les airs. Le simple fait de penser qu’ils doivent se déplacer en avion peut être angoissant, provoquer un afflux de stress, d’angoisse ou d’anxiété.

Près de 25% des voyageurs aériens souffrent de cette phobie, pourtant prendre l’avion est une nécessité pour beaucoup de gens aujourd’hui, surtout en raison de leurs professions. Alors que le monde moderne se rapproche de la technologie et de la communication, voler est devenu inévitable.

Beaucoup de gens ressentent de la nervosité ou de l’anxiété lorsqu’ils prennent l’avion. L’espace surpeuplé, la turbulence et les sensations de décollage et d’atterrissage peuvent certainement être désagréables. Mais certaines personnes éprouvent un sentiment extrême de peur ou de panique lorsqu’elles volent, l’anxiété prend alors une tournure plus grave. Ces personnes commencent à éviter les vacances en famille ou à différer des réunions de travail si elles devaient prendre l’avion. Cela peut souvent avoir des effets dévastateurs sur sa carrière et sa vie personnelle.

Parfois, cette peur est également associée à d’autres phobies, telles que la peur des vomissements (émétophobie), la peur des hauteurs (acrophobie) ou la peur des espaces fermés (la claustrophobie). Parfois, travailler sur ces phobies spécifiques peut aider à résoudre l’aérophobie ou Aviophobie

C’est une phobie spécifique qui figure parmi les troubles anxieux.

Les symptômes de l’aérophobie

Les symptômes physiques de l’aérophobie

Les symptômes physiques de l’aérophobie, la peur des avions ou de voler, sont similaires à ceux d’autres troubles anxieux et peuvent inclure :

• Palpitations Cardiaques : Augmentation du rythme cardiaque ou sensation de battements forts dans la poitrine.
• Sueurs : Transpiration excessive, souvent accompagnée d’une sensation de chaleur ou de froid.
• Tremblements : Secousses ou tremblements involontaires, particulièrement dans les mains ou les jambes.
• Vertiges : Sensation de tête légère ou de déséquilibre, pouvant parfois mener à des évanouissements.
• Nausées ou Troubles Gastro-Intestinaux : Sensation de malaise dans l’estomac, pouvant aller jusqu’à des vomissements dans les cas sévères.
• Essoufflement : Difficulté à respirer normalement, sensation d’étouffement ou de suffocation.
• Bouche Sèche : Diminution de la salivation, entraînant une sensation de sécheresse buccale.
• Tension Musculaire : Raideur ou douleur dans les muscles, souvent due à une tension prolongée.
• Maux de Tête : Céphalées ou migraines provoquées par le stress et l’anxiété.
• Insomnie : Difficultés à s’endormir ou à rester endormi, souvent dues à l’anxiété anticipatoire avant un vol.

Ces symptômes physiques sont la manifestation de la réponse de “lutte, fuite ou figement” du corps face à une situation perçue comme menaçante, en l’occurrence le vol. Ils peuvent varier en intensité d’une personne à l’autre et peuvent être plus prononcés dans les situations stressantes comme les voyages en avion.

Bien que la personne soit le plus souvent consciente de ses problèmes, il n’en demeure pas moins qu’une personne aérophobe ne souvent peut pas faire face aux difficultés qu’elle rencontre. Cette peur irrationnelle peut même parfois amener à penser qu’elle est ridicule, et porter un très fort sentiment de honte.

Les symptômes psychologiques de l’aérophobie

Les symptômes psychiques de l’aérophobie, ou peur des avions, vont au-delà de la simple nervosité face au vol. Ils impliquent souvent un ensemble de croyances irrationnelles, de projections et de pensées anxieuses qui peuvent avoir un impact significatif sur l’état mental de la personne. Voici quelques-uns de ces symptômes psychiques avec des exemples :

• Une peur irrationnelle et paralysante de voler, pouvant se manifester par des crises de panique avant ou pendant le vol. Une personne peut ressentir une montée soudaine de panique au moment de l’embarquement, se sentant totalement incapable de monter à bord de l’avion.
• Des idées fausses ou exagérées sur les risques liés au vol, souvent non basées sur des faits statistiques ou scientifiques. Croire que chaque turbulence mineure est le signe d’un crash imminent.
• Imaginer le pire scénario possible, souvent de manière très détaillée. Se représenter un accident d’avion chaque fois qu’on pense à voler, avec des images mentales détaillées de ce qui pourrait mal tourner.
• Incapacité à se défaire des pensées anxieuses concernant le vol. Ruminer constamment sur ce qui pourrait arriver pendant le vol, empêchant de se concentrer sur d’autres tâches.
• Sentir qu’on n’a aucun contrôle sur la situation, ce qui renforce la peur et l’anxiété. Se sentir complètement à la merci des circonstances et incapable d’influencer le résultat du vol.
• Refuser de voyager en avion ou prendre des mesures extrêmes pour éviter de voler. Choisir de faire de longs trajets en voiture ou en train plutôt que de prendre un vol de quelques heures.
• Chez certains individus, particulièrement ceux qui ont vécu une expérience négative en vol, des symptômes semblables au trouble de stress post-traumatique peuvent se développer. Revivre en permanence une expérience de vol turbulente ou un atterrissage d’urgence.

Ces symptômes psychiques de l’aérophobie peuvent être profondément perturbateurs et affecter significativement la qualité de vie, limitant la capacité à voyager et à profiter de nouvelles expériences.

La prévalence de l’aérophobie

La prévalence de l’aérophobie, ou peur de l’avion, varie selon différentes sources, mais elle est généralement considérée comme assez répandue. En effet, selon les compagnies aériennes, l’aérophobie toucherait entre 25 et 33 % de la population. Il est à noter que près d’une personne sur deux souffrant de cette phobie a une peur si intense qu’elle évite complètement de prendre l’avion​​.

Ces statistiques montrent que l’aérophobie est une préoccupation commune, affectant une part significative de la population. La peur de l’avion peut se manifester à différents degrés, allant d’une légère appréhension à une peur paralysante empêchant toute forme de voyage aérien.

Diagnostiquer l’aérophobie

Je ne suis ni médecin, ni psychologue, ni psychiatre, je ne fourni aucun diagnostique et les informations suivantes sont données à titre indicatif.

Le diagnostique d’aérophobie est basé sur des critères établis par des manuels diagnostiques tels que le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) et le CIM (Classification Internationale des Maladies). Il est important de souligner que ces critères sont utilisés par des professionnels de la santé qualifiés bien que toutes personnes qui rencontrent un état émotionnel intense, se sent tétaniser à l’idée de prendre l’avion, comprend bien vite qu’elle rencontre une difficulté majeure face à  sa peur de l’avion.

Le DSM définit les phobies spécifiques, comme l’aérophobie, en se basant sur plusieurs critères clés. Premièrement, il y a la présence d’une peur ou anxiété marquée et persistante qui est excessive ou irrationnelle et déclenchée par la présence ou l’anticipation d’un objet ou d’une situation spécifique, en l’occurrence, le vol. Ensuite, l’exposition à l’objet phobique provoque presque invariablement une réaction immédiate de peur ou d’anxiété. De plus, la personne reconnaît que cette peur est excessive ou irrationnelle. Cependant, l’évitement, l’attente anxieuse ou la détresse dans la situation redoutée interfèrent de manière significative avec la routine normale de la personne, ses activités professionnelles (ou scolaires) ou ses relations sociales.

Le CIM, de son côté, présente des critères similaires pour le diagnostic des phobies spécifiques. Il met l’accent sur l’évitement persistant de la situation redoutée, ainsi que sur l’assurance que la peur est disproportionnée par rapport au danger réel que représente l’objet ou la situation phobique.

Difficultés comportementales et critère d’évitement

Les difficultés comportementales et l’aérophobie

Dans le cas de l’aérophobie, les difficultés comportementales et les critères d’évitement jouent un rôle clé dans la manière dont la phobie se manifeste et affecte la vie de ceux qui en souffrent. Les personnes atteintes d’aérophobie adoptent souvent des comportements qui reflètent leur peur intense de voler, impactant significativement leurs décisions et leur qualité de vie.

Une des principales difficultés comportementales est l’évitement actif de situations impliquant de prendre l’avion. Cela signifie que les personnes souffrant d’aérophobie vont souvent refuser de voyager en avion, même si cela entraîne des inconvénients majeurs, comme des trajets plus longs ou des opportunités manquées. Par exemple, elles peuvent choisir de faire de longs trajets en voiture ou en train pour éviter de voler, ce qui peut limiter leur capacité à voyager sur de longues distances ou à l’étranger.

En plus de l’évitement, l’anxiété anticipatoire est un autre critère comportemental crucial. Les personnes atteintes d’aérophobie peuvent expérimenter une anxiété intense et prolongée à l’approche d’un vol. Cette anxiété peut commencer des jours, voire des semaines avant le voyage prévu, affectant leur capacité à se concentrer sur d’autres tâches et réduisant leur bien-être général.

De plus, l’aérophobie peut entraîner des changements dans la planification de la vie personnelle et professionnelle. Les personnes peuvent refuser certaines opportunités de carrière ou éviter les activités sociales qui nécessitent le voyage aérien. Par exemple, elles peuvent décliner un emploi nécessitant des déplacements fréquents ou éviter les vacances qui nécessitent de voler.

L’aérophobie peut aussi induire un comportement de vérification excessive lié aux détails du vol. Certains individus peuvent passer des heures à rechercher des statistiques sur la sécurité des compagnies aériennes, des types d’avions ou des conditions météorologiques, dans l’espoir de minimiser leur peur.

En résumé, l’aérophobie est caractérisée par un évitement actif et une anxiété anticipatoire liés au voyage aérien, affectant de manière significative les comportements, les décisions et la qualité de vie des individus. Ces critères comportementaux et d’évitement sont des aspects clés pour comprendre l’impact de cette phobie sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent.

L’hypnose et l’aérophobie

L’utilisation de l’hypnose dans la régulation émotionnelle de l’aérophobie s’inscrit dans un cadre thérapeutique visant à atténuer l’intensité des réactions émotionnelles face au vol. Cette technique plonge l’individu dans un état de conscience modifié, facilitant ainsi un accès plus direct à l’inconscient. C’est dans cet espace mental que l’hypnose se révèle particulièrement efficace pour reprogrammer les pensées et croyances qui alimentent la peur de voler. Imaginons par exemple une personne qui, chaque fois qu’elle pense à prendre l’avion, est submergée par une vague de peur et d’anxiété. Sous hypnose, cette peur peut être abordée de manière plus constructive. Au lieu de ressentir immédiatement une panique incontrôlable, la personne apprend, grâce à la guidance de l’hypnothérapeute, à remplacer ces pensées terrifiantes par des images de voyages tranquilles et sécurisés.

L’hypnose aide également à instaurer un sentiment de calme profond, crucial pour gérer le stress et l’anxiété souvent associés à l’aérophobie. En état d’hypnose, la personne est guidée vers des techniques de relaxation et de respiration qui, lorsqu’elles sont pratiquées régulièrement, peuvent grandement réduire l’intensité de l’anxiété anticipatoire avant un vol. L’objectif est de créer un état mental où la peur n’est plus le réflexe automatique à l’idée de voler. De plus, grâce à des exercices de visualisation, l’hypnose permet d’explorer des scénarios de vol positifs et rassurants, renforçant ainsi la confiance en la sécurité du vol et en la capacité de l’individu à gérer ses émotions.

Dans le cadre de ma pratique, je propose également des éléments de pleines conscience quand celà est nécessaire, des outils tels que l’EMDR et les stimulations bilatérales alternées, entres autres.

Quand la peur de l’avion est un leurre

L’accompagnement des phobies avec l’hypnose révèle souvent des dynamiques psychologiques complexes, où l’objet phobique – dans ce cas, l’objet de la peur spécifique comme les hauteurs pour l’acrophobie ou les avions pour l’aérophobie – peut effectivement agir comme un leurre ou une façade. Cette façade masque souvent des émotions plus profondes ou des souvenirs qui n’ont, à première vue, aucun lien apparent avec la phobie elle-même. Cette situation est parfois décrite comme un “glissement de symptôme”, où la phobie n’est que la manifestation superficielle d’un problème sous-jacent plus complexe.

Dans la pratique de l’hypnose, il est fréquent de découvrir que la peur intense d’un objet ou d’une situation spécifique est en réalité une projection ou un transfert d’une anxiété ou d’un trauma non résolu. Par exemple, l’acrophobie pourrait être liée à un sentiment d’insécurité ou de vulnérabilité datant de l’enfance, et la peur des hauteurs devient alors une métaphore de ces émotions non traitées. De même, l’aérophobie peut parfois être le reflet d’un besoin de contrôle ou d’une peur de l’abandon, plutôt que d’une peur réelle de l’acte de voler.

L’hypnose aide à dévoiler ces liens cachés, permettant à l’individu de reconnaître et de travailler sur la véritable source de son anxiété. En état d’hypnose, une personne peut accéder à des souvenirs et des émotions qui sont autrement difficiles à atteindre. Cela permet d’explorer et de comprendre l’origine réelle de la phobie, facilitant ainsi un traitement plus ciblé et efficace.

C’est donc quelques fois un travail en profondeur qui est mené, allant au-delà de la simple gestion des symptômes apparents de la phobie. Cela implique de reconnaître que la phobie elle-même est souvent un symptôme d’une question plus large, et que sa résolution nécessite une compréhension et une intervention sur les véritables racines émotionnelles et psychologiques du problème.

En savoir plus sur la peur de l’avion

En 2017, 67 personnes au total sont décédées des suites d’un accident d’avion chez environ 3,7 milliards de passagers des compagnies aériennes dans le monde. Cela rend les voyages en avion plus sûrs que jamais. La probabilité de mourir d’un accident d’avion est de 1 sur 127,5 millions.

Historiquement, la peur de l’avion a été évoqué pour la première fois dans la littérature biomédicale par un médecin au Royaume-Uni à la fin de la Première Guerre mondiale, qui l’a appelée « aéro-névrose » et décrivait les comportements des pilotes et des équipages.  Il n’a pas été beaucoup étudié avant les années 1950 et la progression du transport aérien commercial et la vogue de la psychanalyse. À partir des années 1970, la peur de voler a été abordée par des approches comportementales et cognitives .

Cela peut sembler une évidence, mais il convient de le mentionner: évitez les films sur les catastrophes aériennes, les reportages sur les accidents d’avion ou d’autres images médiatiques effrayantes. N’oubliez pas que la grande majorité des vols arrivent en toute sécurité, mais seuls les vols problématiques ou les catastrophes font l’actualité. Immédiatement après les attentats du 11 septembre par exemple , les Américains ont choisi de voyager davantage en voiture plutôt qu’en avion; en raison du trafic supplémentaire, environ 350 personnes de plus sont mortes dans des accidents de la circulation que ce qui aurait normalement eu lieu.

Etudes scientifiques à propos de la peur de l’avion et de l’hypnose

Les études scientifiques publiées dans des revues à comité de lecture sur l’utilisation de l’hypnose pour traiter l’aérophobie apportent des perspectives intéressantes.

Une étude rapporte que 178 patients souffrant de phobie de l’avion ont été traités avec une seule session de 45 minutes impliquant l’hypnose et une stratégie de restructuration du problème. Parmi eux, 158 (89 %) ont complété des questionnaires de suivi entre six mois et dix ans et demi après le traitement. Les résultats ont montré que les patients hypnotisables étaient plus de deux fois et demi plus susceptibles de rapporter un impact positif du traitement que ceux qui n’étaient pas hypnotisables​​. (voir)

Une autre étude mentionne que les phobies de vol répondent bien à l’hypnothérapie, bien que cela puisse être chronophage. Elle suggère que des séances brèves, ciblées et sélectives d’hypnothérapie peuvent guérir la peur invalidante, les réponses conditionnées perturbées et les comportements d’évitement​​.(voir)

L’utilisation de l’hypnose pour la phobie des avions à caractère obsessionnel : Il s’agit d’une étude de cas unique portant sur une femme d’âge moyen présentant des symptômes de phobie et de panique spécifiques associés aux avions. Le traitement était bref et de nature encourageante, utilisant l’hypnose à la fois à des fins d’exposition et comme outil d’autorégulation pour la gestion de l’anxiété.(voir)