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Hypnose Ericksonnienne

L’hypnose éricksonienne est le nom donné au style particulier de l’hypnothérapie utilisé et enseigné par le psychiatre Milton Erickson. Il décrit une forme très spécifique d’hypnose. Contrairement à l’hypnothérapie traditionnelle, l’hypnothérapie éricksonienne utilise la suggestion indirecte, la métaphore et la narration pour modifier le comportement, plutôt que la suggestion directe.

L'aérophobie et l'hypnose

Milton Erickson est considéré par beaucoup comme le père de l’hypnothérapie moderne‘. Son travail a influencé de nombreuses formes de thérapies comme la psychothérapie stratégique, la PNL, les thérapies orientées vers la solution…

Séance d’hypnose

Individuelle

José Colleatte hypnologue à Brive

José Colleatte hypnologue à Brive

hypnose Brive > José ColleatteJosé Colleatte - hypnologue à BriveDepuis 10 ans, je me consacre exclusivement à l’accompagnement en cabinet de personnes en quête de changement. Après plusieurs années de pratique en coaching, j’ai rapidement constaté que les outils...

Vous habitez Brive ou sa région, je vous accueille 7, rue Saint Grégoire à Brive La Gaillarde.

Milton Erickson révolutionne l’hypnose en s’éloignant des méthodes qui donnent autorité aux praticien en développant une approche qui se caractérise par sa souplesse et son adaptation aux besoins spécifiques de chaque patient. En replaçant la personne dans son autonomie, en adaptant son modèle a chacun, en utilisant des suggestions indirectes et des métaphores plutôt que des ordres directs, L’hypnose ericksonienne marque une rupture avec l’hypnose classique et devient le modèle dominant dans les applications thérapeutiques modernes.

Milton Erickson, les années formatrices

Milton Hyland Erickson est né le 5 décembre 1901. Il est issu d’une famille nombreuse et grandit dans un environnement rural. Dès son plus jeune âge, il présente des caractéristiques atypiques. Il est dyslexique, daltonien et insensible aux rythmes musicaux.Il va en revanche développer une capacité d’observation exceptionnelle des comportements animaux et humains .

À 17 ans, il contracte une forme sévère de poliomyélite. Les médecins le condamnent, mais contre toute attente, il survit. Il est alors paralysé bien que son esprit reste alerte. Il observe minutieusement son environnement et les interactions familiales. Cette période d’immobilisation devient un véritable laboratoire d’exploration mentale. Par l’autosuggestion et la visualisation, il parvient progressivement à récupérer certains mouvements, jusqu’à réussir l’exploit de traverser une pièce en s’accrochant aux meubles. Cette expérience forge sa conviction profonde que corps et l’esprit possèdent des ressources insoupçonnées.

Malgré ses handicaps, Erickson poursuit des études de médecine et de psychiatrie à l’Université du Wisconsin. Après l’obtention de son diplôme en 1928, il exerce dans plusieurs institutions prestigieuses, notamment le Rhode Island State Hospital, le Worcester State Hospital, l’Eloise State Hospital et le Wayne County General Hospital. En 1948, des problèmes de santé le conduisent à s’installer à Phoenix, Arizona, où il transforme le cabinet de consultation traditionnel en y installant un grand fauteuil à bascule, symbole de son approche non conventionnelle.

Les influences de Milton Erickson

Souvent décrit comme ayant créer une rupture fondamentale avec ceux qui le précèdent, son approche, de mon point de vue, s’est plutôt construite par des assimilations de courant divers, fort de ses expérience personnelles et de sa situation de handicap, des différents courants de l’hypnoses et des thérapies de son époque.

L’observation du langage non verbal

L’un des éléments fondateurs de la pensée d’Erickson est comme précédement évoqué, issue de son expérience de la maladie.

La poliomyélite devient paradoxalement sa première grande influence. Cette épreuve lui offre un laboratoire d’observation unique. condamné par les médecins à une vie d’immobilité il est déterminé à retrouver ses capacités. Il entame une rééducation instinctive en observant attentivement son propre corps et en mobilisant des ressources inconscientes. cela renforce son intuition que l’inconscient est une réserve de potentiels inexploités et que le changement peut survenir de manière indirecte et spontanée.

Immobilisé, il développe une capacité particulière pour le langage non verbal. Incapable de bouger, il passe des heures à observer les micro-expressions, les changements de ton, les hésitations et les ajustements corporels de son entourage. Cette sensibilité extrême au langage corporel et aux sous-entendus deviendra l’un des piliers de sa pratique hypnotique.

L’héritage de l’hypnose classique

Erickson étudie l’hypnose à une époque où l’approche dominante est encore marquée par l’écoles de Nancy et de la Salpêtrière. Il s’intéresse particulièrement aux travaux de Hippolyte Bernheim et Ambroise-Auguste Liébeault, en passant par hull et d’autres, qui avaient déjà mis en avant le rôle central de la suggestion et démontré que l’hypnose est un phénomène naturel, accessible à tous.

Toutefois, contrairement aux hypnotiseurs classiques qui privilégient des inductions autoritaires et standardisées, Erickson adopte une vision plus souple et individualisée. Il considère que chaque patient réagit différemment à l’hypnose et que les suggestions doivent être adaptées à la structure psychologique unique de l’individu. Il s’éloigne donc de la rigidité des inductions directes pour privilégier des méthodes indirectes et plus permissives, ouvrant de nouvelles voies de transformation de la suggestibilité.

Après avoir obtenu son diplôme, Milton Erickson a en effet fait des recherches sur l’hypnose et la suggestibilité et critique l’approche de hull qui, selon lui, ne tient pas suffisamment compte des besoins de chaque patient.

Il était également « désillusionné » par les théories de psychanalystes établis comme Freud et Jung, trop théoriques selon lui et ne prenant pas assez en compte les spécificités individuelles. Au delà de ça, et contrairement à Freud, qui croyait que l’inconscient pouvait être une force sombre et négative, Milton Erickson croyait que l’inconscient possédait une grande sagesse et pouvait être exploité pour aider à résoudre des problèmes pratiques.

L’influence de la psychologie humaniste et de la psychothérapie brève

Erickson développe son approche à une époque où la psychologie humaniste commence à émerger, avec des figures comme Carl Rogers et Abraham Maslow. Ces théoriciens mettent l’accent sur la capacité d’auto-actualisation de l’individu, l’importance de l’expérience subjective (ou la phénoménologie) et la relation thérapeutique bienveillante.

Bien qu’il ne soit pas directement affilié à ces courants, Erickson en partage certains principes, comme le fait de penser que le patient à les ressources internes pour évoluer, considérant que c’est à la thérapie de s’adapter à l’individu et non l’inverse en positionnant le thérapeute comme un guide qui propose plutôt qu’il impose.

Dans le même esprit, il se rapproche des concepts de la thérapie brève qui seront développés plus tard par l’école de palo Alto. Il comprend très tôt que des changements significatifs peuvent survenir en quelques séances, voire en quelques minutes, si l’intervention est bien ciblée et adaptée au patient.

L’impact de la linguistique et de l’École de Palo Alto

L’un des aspects les plus révolutionnaires de l’approche d’Erickson réside dans son utilisation du langage. Il s’inspire largement des recherches en linguistique et en communication, notamment des travaux de Gregory Bateson, qui théorise les interactions humaines sous l’angle des schémas de communication.

Avec Bateson et les chercheurs du Mental Research Institute (MRI) de Palo Alto, Erickson collabore indirectement au développement d’une approche systémique de la psychothérapie. Ses techniques, comme l’usage des suggestions indirectes, des métaphores thérapeutiques et du recadrage, influencent directement les futurs travaux du MRI et la programmation neurolinguistique (PNL).

Hypnose Ericksonnienne

Erickson expérimente des formes de communication hypnotique nouvelles. Pour être plus clair, prenons un exemple.

induction Ericksonnienne vs induction à la façon de charcot

Version charcot :

 » FIXEZ votre regard sur ces mots. MAINTENANT. Votre respiration devient plus lente, plus profonde. VOS YEUX sont fatigués par la lecture. Ils deviennent lourds. TRÈS LOURDS.

CONCENTREZ-VOUS uniquement sur ces mots.

Votre corps est lourd. COMPLÈTEMENT LOURD. Chaque muscle se relâche IMMÉDIATEMENT à mon commandement. Vos bras sont comme du plomb. Vos jambes sont comme du marbre.

Vous ne pouvez plus bouger. VOUS ÊTES DANS UN SOMMEIL PROFOND. Votre esprit m’obéit totalement. VOUS NE POUVEZ RÉSISTER. Vos paupières sont pesantes comme du plomb. ELLES SE FERMENT. DORMEZ.

VOUS DORMEZ PROFONDÉMENT MAINTENANT. PROFONDÉMENT »

Version Ericksonnienne :

« Quelques fois, nous ne sommes pas toujours conscients de comment notre esprit vagabonde, l’avez vous remarquez ? Certaines personnes en lisant une histoire qui les passionne, se mettent à oublier le temps, oublier la pièce dans laquelle elles sont, complètement absorbées par l’histoire. Les mots se succèdent les un aux autres, et nous mènent à leur manière dans un autre état d’esprit nous laissant plongé dans cette histoire complètement. Nous avons tous vécu des choses comme ça, n’est-ce pas ?

Alors quelques fois vous lisez des mots… et vous pouvez peut-être remarquer comment votre respiration suit naturellement son propre rythme ou pas… et il est intéressant d’observer comment certaines lettres peuvent sembler plus nettes que d’autres… pendant que d’autres peuvent paraître un peu plus floues… Et je me demande si vous avez déjà remarqué comment, parfois, quand on se concentre sur quelque chose… l’esprit peut naturellement commencer à vagabonder… comme une feuille portée par le vent…

Et tandis que ces mots continuent leur danse sur la page, une question intéressante peut émerger… vous pouvez vous demander… lisez-vous ces mots… ou bien est-ce simplement votre inconscient qui les absorbe ? Parce qu’au fond, il est parfois difficile de savoir… si vous pensez encore à cette respiration… ou si c’est elle qui pense à vous… C’est un peu comme lorsqu’on cherche un souvenir… et que le souvenir nous retrouve avant même qu’on ait fini d’y penser… Comme maintenant…

Je ne sais pas si vous allez entrer en transe maintenant… ou dans quelques instants… mais ce que vous pouvez remarquer, c’est comment votre corps commence déjà à se détendre, d’une manière ou d’une autre… peut-être en sentant cette légère chaleur au bout de vos doigts… ou ce relâchement dans votre nuque… Je me demande quelle partie de vous va s’endormir en premier… vos paupières qui deviennent de plus en plus lourdes… ou bien votre respiration qui ralentit doucement… Peu importe comment cela arrive, parce que de toute façon, quelque chose change déjà…

Et alors que cette sensation d’être bien, confortable, installé dans ce moment, continue de grandir, vous pouvez choisir… allez-vous entrer en hypnose profondément d’abord… ou encore plus profondément après ? À vrai dire, ça n’a pas d’importance, car il y a quelque chose d’agréable à laisser tout cela se produire de lui-même, d’une manière qui vous convient parfaitement… quand les yeux se ferment. »

Cette approche révolutionnaire transforme l’hypnose en un outil de transformation subtile, où le sujet participe activement à son propre changement, sans même en avoir toujours conscience.

L’influence de l’hypnose ericksonienne

L’approche développée par Milton Erickson a donc profondément transformé la pratique de l’hypnose et continue d’influencer de nombreux champs de la psychothérapie, du développement personnel et même de la communication.  Son influence se manifeste à plusieurs niveaux.

La thérapie brève et l’École de Palo Alto

L’une des contributions majeures d’Erickson à la psychothérapie moderne est son impact sur le développement de la thérapie brève. Ses méthodes ont inspiré plusieurs chercheurs et praticiens, notamment ceux de l’École de Palo Alto, qui ont révolutionné la manière d’aborder la thérapie. L’un des pionniers de cette école est Paul Watzlawick  qui a intégré plusieurs principes ericksoniens dans ses travaux sur la communication et le changement. Il a notamment mis en avant l’idée que les problèmes psychologiques sont souvent liés à des schémas de pensée et de communication rigides, et que de petits changements stratégiques peuvent entraîner des transformations profondes.

L’approche ericksonienne a aussi influencé les travaux de Steve de Shazer et Insoo Kim Berg, fondateurs de la thérapie orientée solution, qui privilégie des interventions brèves et ciblées, en mettant l’accent sur les ressources du patient plutôt que sur l’analyse des causes du problème.

La programmation neuro-linguistique (PNL)

L’hypnose ericksonienne est également une source d’inspiration majeure pour la programmation neuro-linguistique (PNL), un modèle développé dans les années 1970 par Richard Bandler et John Grinder. Ceux-ci ont étudié en profondeur les techniques d’Erickson et ont systématisé ses stratégies de communication pour les rendre accessibles à un large public.

La PNL intègre plusieurs principes directement issus de l’hypnose ericksonienne :

  • L’utilisation du langage permissif et des suggestions indirectes, qui favorisent le changement sans confrontation directe.
  • L’ancrage et la modulation des états internes, qui permettent d’induire des états de relaxation ou de confiance en jouant sur les associations mentales.
  • Le recadrage, qui consiste à modifier la perception d’un problème en changeant l’angle sous lequel il est perçu.
  • Les métaphores et les histoires thérapeutiques, qui facilitent l’assimilation inconsciente de nouvelles perspectives.

Aujourd’hui, la PNL est utilisée dans de nombreux domaines, de la psychothérapie au coaching, en passant par la formation en communication et le management.

L’hypnose contemporaine

L’héritage d’Erickson est également visible dans l’évolution de l’hypnose moderne, qui a largement intégré ses principes. Plusieurs figures marquantes ont contribué à diffuser et enrichir son enseignement comme Stephen Gilligan, un de ces anciens élèves qui a développé l’hypnose générative, une approche qui associe hypnose, mindfulness et psychologie positive pour accompagner le changement personnel et la créativité. Il influence également Jeffrey Zeig, fondateur de la Milton H. Erickson Foundation, s’est consacré à préserver et approfondir les enseignements d’Erickson en organisant des conférences et des formations pour les praticiens du monde entier mais aussi des personnalité comme François Roustang, philosophe et thérapeute français qui a joué un rôle clé dans la diffusion de l’hypnose ericksonienne en France, en insistant sur l’importance de l’expérience subjective et du lâcher-prise dans le processus hypnotique.

Ces héritiers ont contribué à faire évoluer l’hypnose en la rendant plus intégrative, en l’associant à des disciplines comme la psychologie cognitive, la pleine conscience et les neurosciences.

Milton Erickson a transformé l’hypnose en un art subtil de la communication et du changement. Son approche a ouvert la voie à de nouvelles façons d’accompagner les individus vers le mieux-être, en mettant l’accent sur la créativité, l’adaptabilité et l’intelligence relationnelle.

Son influence perdure aujourd’hui à travers les innombrables thérapeutes, coachs et chercheurs qui continuent d’explorer et d’enrichir son héritage. Plus qu’une simple méthode, l’hypnose ericksonienne est devenue une philosophie du changement, où chaque individu est considéré comme un acteur clé de son propre processus d’évolution.

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